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Dépendance à l'alcool

Statut professionnel un an après un traitement

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2020). Statut professionnel de personnes dépendantes à l'alcool un an après un traitement hospitalier.

Résumé

Question

La part des personnes professionnellement actives augmente-t-elle après un traitement hospitalier et quels sont les critères pertinents en matière de pronostic ?.

Méthode

Étude de terrain rétrospective d’une thérapie comportementale clinique ayant pour objectifs l’abstinence et la capacité de travail, conformément aux directives de la Deutsche Rentenversicherung (régime allemand d’assurance-pension). On a utilisé entre autres les interventions suivantes : thérapie cognitive, entraînement à l’affirmation de soi et préparation à la candidature professionnelle. Les modifications du statut professionnel ont été mesurées au moyen du test McNemar, les différences entre personnes ayant un emploi et personnes au chômage au moyen de l’analyse de variance à trois facteurs et les prédicteurs au moyen de la régression logistique binaire.

Résultats

Après un traitement hospitalier de 396 patients dépendants à l’alcool, la part des personnes actives a augmenté de manière significative. 89,2 % des personnes actives au début du traitement (N=194) sont restées actives, alors qu’en début de traitement, leur capacité de travail était en général fortement menacée. En ce qui concerne les personnes au chômage (N=150) dont 28 % ont trouvé un emploi, les prédicteurs les plus forts pour une activité professionnelle sur un an de catamnèse étaient une abstinence de six mois après la fin du traitement (OR=3,3; p=.008) et un âge jeune (OR=2.8; p=.001). La situation personnelle, la formation scolaire, l’expérience de thérapie, la comorbidité psychique, la dépression ou les troubles de la personnalité n’étaient pas des critères déterminants en matière de pronostic. Durant les 12 mois qui ont suivi la fin de la thérapie, 54,3 % des patients avaient été continuellement abstinents. Parmi ces patients, seuls 15,8 % étaient au chômage après un an de catamnèse. Parmi ceux ayant rechuté, un tiers des patients avaient un emploi après un an de catamnèse, malgré la consommation d’alcool. Un an après la fin du traitement, les patients plus jeunes (<43 ans) étaient plutôt actifs professionnellement (p<.001), les patients plus âgés (>51 ans) plutôt abstinents.

Conclusions

Les résultats confirment l’hypothèse selon laquelle un traitement hospitalier conduit autant à l’abstinence qu’à une augmentation des personnes professionnellement actives. Bien que l’abstinence soit la condition préalable la plus importante pour une activité professionnelle, il conviendrait d’examiner quels patients parviennent à trouver ou à conserver un emploi dans quelles conditions et avec quelles habitudes de consommation. Malgré les coûts élevés, un traitement de trois mois en clinique est profitable non seulement d’un point de vue sanitaire et social, mais également d’un point de vue économique.

Citer cet article

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2020). Erwerbsstatus alkoholabhängiger Personen ein Jahr nach stationärer Behandlung. Sucht, 66 (3), 133-142.



Différences sexospécifiques chez les patients dépendants à l’alcool

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2019). Différences sexospécifiques chez les patients dépendants à l’alcool en début de traitement hospitalier.

Résumé

Question

Dans quelle mesure les femmes et les hommes dépendants à l’alcool se distinguent-ils au début d’un traitement hospitalier ?.

Méthode

Étude de terrain naturaliste lors de laquelle des différences entre les critères caractérisant des patients femmes (N=1040) et hommes (=1570) ont été analysées à l’aide du test Chi2, du test Mann-Whitney-U, du test Kruskall-Wallis et de l’analyse de variance à trois facteurs. Les 2610 patients étaient âgés en moyenne de 46,8 ans. Le niveau de formation scolaire le plus fréquent était l’équivalent du brevet des collèges (37,3 %), la plupart étaient célibataires (31,8 %) et 41,4 % étaient sans emploi au début du traitement. Le diagnostic comorbide le plus fréquent était la dépendance au tabac (65,3 %), suivie de la dépression (22,9 %) et les troubles de la personnalité (12,8 %). Au début du traitement, les patients ont rempli les questionnaires suivants : BSCL pour mesurer la détresse psychologique, IIP pour mesurer les problèmes interpersonnels, INK mesurer l’incongruence ou les schémas de motivation et de l’IDTSA afin d’établir des situations de consommation d’alcool.

Résultats

Les hommes sont plus souvent célibataires et sans emploi, ont un meilleur niveau de formation scolaire, et du point de vue de leur style d’interaction plutôt dominant et enclins à la concurrence. Les femmes présentent plus souvent des troubles de stress post-traumatique et des troubles alimentaires, sont plutôt accommodantes et attentionnées et sont plus dépressives que les hommes uniquement à un âge avancé. Les femmes jeunes notamment consomment de l’alcool lorsqu’elles se sentent mal ou qu’elles ont des troubles physiques. Les hommes jeunes consomment de l’alcool plutôt en société et lorsqu’ils se sentent mal. L’incongruence dans la motivation est dans l’ensemble plus affirmée chez les femmes. Profiter de la vie et acquérir plus d’assurance sont des objectifs partiels importants pour les femmes pour parvenir à l’abstinence.

Discussion

Dans une clinique spécialisée pour personnes dépendantes à l’alcool, nous avons examiné sur un groupe de patients dans quelle mesure les femmes et les hommes se distinguent au niveau des critères déterminants pour la thérapie. Les femmes ont plus souvent un niveau de formation plus faible, sont moins souvent sans emploi et plus souvent femmes au foyer si elles sont mariées. La combinaison des critères niveau de formation plus faible, part de veuvage plus élevée et part de personnes sans emploi plus faible due en partie à l’activité en tant que femme au foyer peut signifier que les femmes se trouvent dans une situation socio-économique plus difficile et viendrait étayer l’hypothèse de Simmat-Durand. Cette hypothèse rejoint également nos expériences thérapeutiques, mais il conviendrait de la vérifier au moyen d’une méthode plus détaillée englobant les liens entre situation personnelle, professionnelle, niveau de formation et situation financière, notamment en tenant compte de la répartition des rôles dans le couple. De manière concordante avec la littérature spécialisée, les femmes présentent également plus souvent un diagnostic de comorbidité psychique, notamment la dépression (CIM 10 : F32, F33). Toutefois, nos résultats montrent également que la part de diagnostics de dépression ne dépend pas uniquement du sexe, mais également de l’âge.

Citer cet article

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2019). Geschlechtsspezifische Unterschiede bei alkoholabhängigen Patienten zu Beginn stationärer Behandlung Suchttherapie, 20 (2), 85-91.



Sentiment d’efficacité personnelle et détresse psychologique comme prédicteurs d’abstinence

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2018). Sentiment d’efficacité personnelle, détresse psychologique et expérience thérapeutique comme prédicteurs d’abstinence après un traitement hospitalier - une étude de reproductibilité.

Résumé

Introduction

Nos deux premières études ont montré que les désintoxications antérieures et les thérapies, le sentiment d’efficacité personnelle et l’état dépressif en début de thérapie étaient les seuls critères entrant en corrélation avec l’abstinence continue sur un an. L’âge, le sexe, la formation scolaire, le chômage, la situation familiale, la comorbidité psychique liée à l a dépendance, dépression incluse, n’ont pas de corrélation avec l’abstinence. Les troubles de la personnalité ne constituent un critère de pronostic négatif que chez les patients dépressifs ayant une expérience thérapeutique. Même l’amélioration de la détresse psychologique durant les trois mois de traitement hospitalier n’est pas en corrélation avec l’abstinence. Seules des études de reproductibilité peuvent permettre d’établir si nos résultats ne sont pas dus au hasard. C’est la raison pour laquelle nous avons mené une étude dans une autre clinique. Nous avons supposé qu’il existait une corrélation significative entre les traitements de désintoxication et de désaccoutumance, l’état dépressif et le sentiment d’efficacité personnelle en début de thérapie et l’abstinence continue sur un an, et qu’il n’existait aucun rapport significatif entre les prédicteurs issus de la littérature spécialisée empirique (âge, sexe, situation personnelle et professionnelle, niveau de formation, situation familiale et comorbidité psychique).

Méthode

Étude de reproductibilité prospective dans une autre clinique qui, grâce à la régression logistique binaire et aux tests Chi2, a permis d'analyser les différences de critères entre des personnes dépendantes à l’alcool continuellement abstinentes sur un an de catamnèse (N=285) et personnes dépendantes à l’alcool ayant rechuté (N=274). Durant la première semaine du traitement, les patients ont reçu le questionnaire BSCL pour mesurer la souffrance psychique, le DCQ-G pour mesurer l'efficacité personnelle à résister de consommer de l'alcool (SWE) et l’inventaire de dépression BDI II. Un an après la fin du traitement, les patients ont reçu un formulaire avec des questions sur la consommation de tous types de psychotropes (par ex. alcool, cannabis, barbituriques, stimulants, médicaments pouvant créer une dépendance) sur une période d'un an. Même les patients qui avaient indiqué n’avoir consommé qu’une seule fois une substance psychotrope l’année précédente ont été classifiés comme en rechute.

Le seuil de significativité a été fixé à 0,1 %. Les patients avaient en moyenne 48 ans, 62 % étaient de sexe masculin, 28 % souffraient de dépression (F32, F33), 19 % de troubles de la personnalité, 44,5  % étaient au chômage. Les plans de thérapie individuels se basaient sur les principes de Beck et al. (1979, 1993), Kanfer & Schefft (1988), Lindenmeyer (2013), Marlatt (1985), Marlatt & George (1984), Miller & Rollnick (2002) et Schneider (2017). 44,1 % des 1015 patients de l’échantillon de départ (échantillon total) n’ont pas pu remplir le questionnaire de catamnèse et n’ont donc pas été pris en compte dans notre évaluation.

Résultats

Après un traitement hospitalier de trois mois, 51 % des patients avaient été continuellement abstinents de toute substance psychotrope (excepté le tabac et la caféine) pendant un an, sans une seule rechute. Tout comme dans notre étude précédente, l’âge, le sexe, le niveau de formation, le chômage, la situation familiale, la situation personnelle, la comorbidité spécifique à la dépendance et la comorbidité psychique n’ont eu aucune incidence sur le pronostic, à l’exception des troubles de la personnalité. En revanche, les patients ayant effectué moins de deux désintoxications et présentant un sentiment d’efficacité personnelle élevé étaient le plus susceptibles d’être continuellement abstinents pendant un an (82 % de ces patients). L’étude a également confirmé que les améliorations au niveau de la détresse psychologique pendant les trois mois de traitement hospitalier n’entraient pas en corrélation avec l’abstinence. L’état dépressif et les traitements de désaccoutumance antérieurs ne se sont pas reproduits comme prédicteurs.

Conclusion

Désintoxications antérieures, l'efficacité personnelle (SWE) et troubles de la personnalité pourraient constituer des prédicteurs pour le type clinique examiné ici. L’exclusion des deux prédicteurs état dépressif et traitements de désaccoutumance antérieurs pourrait résulter de la récente mise en place dans cette clinique (selon les résultats de notre première étude) d’interventions pour les patients dépressifs et les patients ayant déjà effectué une thérapie. Encore une fois, les critères âge, sexe, situation personnelle et professionnelle, le niveau de formation, la situation familiale et la comorbidité psychique n’ont pas eu de valeur prédictive significative. De même, les changements affectant la détresse psychologique durant les trois mois de traitement hospitalier n’ont pas eu de corrélation avec l’abstinence. Ces résultats qui contredisent les études principalement américaines pourraient découler de différences dans les mesures de réussite (abstinence, réduction de la consommation), dans les formes de traitement (ambulatoire ou hospitalier), dans la durée du traitement (28 jours vs. 3 mois), dans les interventions utilisées et dans les méthodes d’évaluation (par ex. seuil de significativité 5 % vs. 0,1 %). Sur le modèle du Reproductibility Project (Carpenter 2012, Nosek et al. 2015, Schmidt 2009, 2016), nous considérons que les études de reproductibilité sont indispensables également en psychothérapie fondée sur les données probantes, même si dans la pratique les exigences méthodiques élevées (Erdfelder & Ulrich 2018) ne peuvent être que partiellement satisfaites.

Citer cet article

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2018). Selbstwirksamkeitserwartung, psychische Belastung und Therapieerfahrung als Prädiktoren der Abstinenz nach stationärer Behandlung - eine Replikationsstudie Sucht, 64 (4), 197-205.



Critères de pronostic des patients et abstinence

Vollmer, H.C. & Domma-Reichart, J. (2016). Classification des personnes alcoolo-dépendantes au début d'un traitement sur la base des résultats à un an de catamnèse.

Résumé

Introduction

Environ 50 % des patients rechutent après un traitement hospitalier pour dépendance à l'alcool. Les critères caractérisant les patients qui, selon les résultats de nombreuses études, sont associés à la rechute sont les suivants : sexe masculin, âge jeune, absence de relation stable, chômage, plusieurs thérapies préalables et comorbidité psychique. Dans les études essentiellement américaines, on trouve pourtant fréquemment des résultats contradictoires concernant le pronostic d'abstinence ou de rechute. Nous supposons donc que les cliniques se distinguent dans les critères pronostiques de leurs patients.

Objectifs

La question est de savoir quels critères sont associés à la rechute et s'il est possible de former des groupes de critères dont les taux de rechute diffèrent de manière significative. Par ailleurs, nous voulons savoir dans quelle mesure les critères de pronostic des patients de notre clinique correspondent aux critères d'autres centre de soins.

Méthode

Sur une période de 24 mois, tous les patients accueillis consécutivement et présentant comme diagnostic initial une dépendance à l'alcool (CIM-10 : F10.2) ont fait l'objet de l'étude. La thérapie d'une durée de quatre mois s'inspirait des approches de Kanfer & Schefft (1988), Marlatt & Gordon (1985), Miller & Rollnick (2002) et Schneider (2009). L'objectif du traitement était l'abstinence et la réinsertion socio-professionnelle. Un an après la fin du traitement, les patients ont reçu un questionnaire avec des questions sur la consommation de tous types de substances psychotropes au cours de l'année. 55,1 % des patients traités ont répondu au questionnaire. Ces 813 patients avaient en moyenne 46,8 ans et étaient dépendants depuis 10,8 ans. 13 % des patients présentaient une comorbidité avec d'autres substances psychotropes (en dehors du tabac), 24 % souffraient de dépression et 13 % de troubles de la personnalité.

Les questionnaires de catamnèse ont été analysés de manière anonyme. Les patients qui indiquaient avoir consommé des substances psychotropes après le traitement, même si ce n'était que pendant quelques jours seulement ou même s'ils étaient à nouveau abstinents depuis plusieurs mois déjà, ont été classifiés comme en rechute. Les rapports entre critères caractérisant les patients et résultats des catamnèses ont été contrôlés au moyen de la régression logistique binaire.

Résultats

Au cours de la première année suivant la fin de la thérapie, 47 % des 813 patients avaient rechuté et consommé des substances psychotropes. Les critères âge, sexe, situation privée et professionnelle, situation familiale et comorbidité psychique se sont révélés insignifiants pour le pronostic de rechute. La meilleure classification des patients ayant rechuté au cours d'une année a été obtenue en combinant les critères expérience thérapeutique (désintoxications préalables ou traitements de sevrage) et valeur surélevée dans l'échelle de dépression du BSCL. La combinaison de ces deux critères nous a permis de former quatre catégories. Ces quatre groupes se différencient significativement (p<. 001) dans leurs taux de rechute. Le taux de rechute le plus élevé de 65,2 % concerne les patients qui ont une expérience thérapeutique et une valeur de dépressivité BSCL > 1. Chez ces patients, le taux de rechute atteignait même 82 % lorsqu'ils présentaient en plus des troubles de la personnalité. Chez les patients avec une expérience thérapeutique et une faible valeur de dépressivité, le taux de rechute s'élevait à 47,7 %, chez les patients sans expérience thérapeutique avec une valeur de dépressivité BSCL > 1 à 39,8 % et chez les patients sans expérience thérapeutique avec une faible valeur de dépressivité à 30 %.

Conclusion

Les critères de pronostic cités dans la littérature spécialisée internationale tels que sexe, âge, situation professionnelle et privée n'étaient pas pertinents dans cette étude. Selon la combinaison des deux critères de pronostic les plus importants (expérience thérapeutique et dépressivité), le taux d'abstinence variait entre 70 - 34,8 %. Le fait que le taux d'abstinence soit encore plus faible (18 %) chez les alcoolo-dépendants dépressifs avec expérience thérapeutique lorsqu'ils souffraient de troubles de la personnalité peut se justifier par les filtres cognitifs de ces patients. En raison de leurs troubles de la personnalité probablement, ils ne sont pas en mesure de se concentrer sur le traitement de la dépendance. De manière similaire, les blocages cognitifs peuvent empêcher les patients dépressifs de se concentrer sur le traitement de leur dépendance (Beck et al. 1979). Chez ces patients, des interventions relatives aux troubles comorbides sont probablement nécessaires très tôt.

Un critère confirmé par de nombreuses études et que l'on peut donc interpréter comme critère de pronostic valide est l'expérience thérapeutique, qu'il s'agisse de désintoxications préalables ou de traitements de sevrage. À nos yeux, la question de savoir comment se justifie la haute validité pronostique de l'expérience thérapeutique reste sans réponse.

Citer cet article

Vollmer, H.C. & Domma-Reichart, J. (2016). Ergebnisorientierte Klassifikation Alkoholabhängiger zu Beginn einer stationären Behandlung. Sucht, 62 (2), 65-72.



Efficacité personnelle

Vollmer, H.C. & Domma-Reichart, J. (2016). Souffrance psychique, efficacité personnelle et abstinence de patients alcoolo-dépendants après un traitement hospitalier .

Résumé

Introduction

Frustration, dépression, colère, nervosité, solitude et angoisse sont les facteurs déclencheurs les plus fréquemment cités par les alcoolo-dépendants comme motifs de rechute après une thérapie. Plusieurs études mettent par ailleurs en évidence une relation entre efficacité personnelle et abstinence.

Questions

Les résultats des études nous ont amenés à poser la question de savoir dans quelle mesure la souffrance psychique et l'efficacité personnelle permettent de prévoir le résultat d'un traitement hospitalier (abstinence vs rechute).

Méthode

Dans l'analyse, il a été tenu compte de tous les patients accueillis consécutivement et présentant comme diagnostic initial une dépendance à l'alcool (CIM-10: F10.2) dans une clinique axée sur les thérapies comportementales. Dans la première et dernière semaine du traitement, les patients ont reçu le BSCL pour mesurer la souffrance psychique et la dernière semaine uniquement, le DCQ-G pour mesurer l'efficacité personnelle à résister au désir de consommer de l'alcool. 58 % de tous les patients accueillis avaient rempli le questionnaire de catamnèse. Ces 947 patients avaient en moyenne 48 ans et étaient dépendants depuis 9 ans. 95,9 % avaient terminé le traitement comme prévu avec une durée moyenne de traitement de 82 jours.

Les patients qui indiquaient avoir consommé des substances psychotropes après le traitement, même si ce n'était que pendant quelques jours seulement ou même s'ils étaient à nouveau abstinents depuis plusieurs mois déjà, ont été classifiés comme ayant rechuté. La régression logistique binaire et des tests Chi2 ont permis d'analyser des différences dans les critères caractérisant les patients entre alcoolo-dépendants continuellement abstinents (N=537) vs. alcoolo-dépendants ayant rechuté (N=410) à un an de catamnèse.

Résultats

Les critères sexe, âge, situation professionnelle et personnelle, comorbidité psychique et durée de traitement n'étaient pas associés à l'abstinence. Le taux de patients continuellement abstinents à un an de catamnèse s'élevait à 71 % chez les patients présentant une faible souffrance psychique en début de traitement. Une amélioration de la souffrance psychique (IGS du BSCL) pendant le traitement n'était pas associée à l'abstinence. Même 50 % des patients dont la souffrance psychique s'était aggravée pendant le traitement, étaient continuellement abstinents. Dans le cas des patients présentant une très haute efficacité personnelle, le taux des patients continuellement abstinents s'élevait à 76 %, et celui de ceux ayant effectué moins de deux désintoxications auparavant s'élevait à 80 %. Plus l'efficacité personnelle augmente, plus le nombre de patients abstinents a tendance à augmenter. Les variations du taux d'abstinence entre les différentes valeurs de l'efficacité personnelle sont toutefois tellement fortes qu'il n'a pas été possible de déterminer une valeur seuil.

Conclusions

L'efficacité personnelle est plus importante que les critères de pronostic connus tels que la situation professionnelle et personnelle, l'âge et la comorbidité. Même les patients dont la souffrance psychique ne s’est pas améliorée pendant la thérapie sont parvenus à vivre dans l'abstinence. Ce résultat et la haute validité pronostique de l'efficacité personnelle combinés à des expériences de désintoxication antérieures confirment la haute importance d'interventions adaptées à l'addiction dans le cadre de la thérapie d'alcoolo-dépendants.


Citer cet article

Vollmer, H.C. & Domma-Reichart, J. (2016). Psychische Belastung, Selbstwirksamkeitserwartung und Abstinenz alkoholabhängiger Patienten nach stationärer Behandlung. Suchttherapie, 17, (1), 44-47



Dépendance à la drogue

Abstinence des toxicomanes - une étude de reproductibilité

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2020). Différences de réussite au traitement hospitalier entre dépendants à l'alcool et dépendants aux drogues illicites: une étude de reproductibilité.

Résumé

Introduction

La thérapie des dépendants aux drogues est considérée comme moins efficace comparée à celle des dépendants à l’alcool. Par contre, lorsqu’on met en parallèle les deux groupes au niveau des critères pertinents pour le pronostic (sexe, âge, niveau d’éducation, situation professionnelle et personnelle), les mesures de réussite ne présentent plus de différences. Dans une étude précédente, les personnes dépendantes à l'alcool et les personnes dépendantes aux drogues présentaient des améliorations équivalentes au niveau de la détresse psychologique et on ne constatait pas de différence dans le taux de fin régulière de la thérapie ni dans le taux d'abstinence ininterrompue pendant an.

Objectif

L'objectif de la présente étude était de vérifier si nous pouvions reproduire les résultats en contradiction avec la littérature de notre première étude dans un autre centre de traitement.

Méthode

Étude de terrain rétrospective menée sur 320 personnes dépendantes aux drogues et 320 personnes dépendantes à l'alcool qui suivaient ensemble une thérapie comportementale et cognitive (TCC) dans un service hospitalier spécialisé pour individus dépendants. En combinant les critères binaires sexe (féminin, masculin), situation professionnelle (au chômage, actif) et âge (< 30, ≥ 30), les patients dépendants aux drogues ont été répartis en 23 = 8 groupes et un nombre identique de patients dépendants à l'alcool a été déterminé au hasard pour chaque groupe. La comparaison des taux de réussite a été effectuée à l'aide du test Chi2 et les changements au niveau de la détresse psychologique ont été constatés au moyen de l'analyse de variance à un facteur.

Résultats

On ne constate pas de différence entre les dépendants aux drogues et les dépendants à l'alcool en ce qui concerne le taux de fin régulière de la thérapie (78 %). Un total de 48 % des dépendants aux drogues et 41 % des dépendants à l'alcool ayant répondu au questionnaire de catamnèse ont présenté une abstinence continue de toute substance psychotrope (excepté le tabac) pendant un an, sans une seule rechute. Les résultats de notre précédente étude dans un autre centre de traitement se sont entièrement reproduits.

Discussion

Non seulement le type de substance consommée semble influencer le taux d’abstinence après un traitement hospitalier, mais également les critères sociodémographiques. Cette hypothèse mériterait d’être vérifiée par d’autres études de reproductibilité dans d’autres centres de traitement. Nos conclusions plaident pour une représentation différenciée des résultats thérapeutiques et pour une planification très individuelle de la thérapie.

Citer cet article

Vollmer, H.C. & Domma, J. (2020). Différences de réussite au traitement hospitalier entre dépendants à l'alcool et dépendants aux drogues illicites: une étude de reproductibilité. L'Encéphale, 46 (2), 102-109.



Abstinence des toxicomanes

Vollmer, H.C. & Domma-Reichart, J. (2016). Différences de réussite thérapeutique entre alcoolo-dépendants et toxicomanes en traitement hospitalier

Résumé

Introduction

Le traitement des toxicomanes est plus difficile que celui des alcoolo-dépendants et le taux d'abstinence des toxicomanes après un traitement hospitalier est nettement plus mauvais. Lorsqu'on compare les résultats thérapeutiques de toxicomanes et d'alcoolo-dépendants, on ne tient pas compte la plupart du temps du fait que ces deux groupes présentent des critères sociodémographiques très différents. Les toxicomanes sont en règle générale plus jeunes, plutôt de sexe masculin, plus fréquemment au chômage, ils ont un niveau d'éducation moins élevé et vivent souvent seuls sans partenaire fixe.

Objectifs

Dans cette étude, la question est de savoir si les taux d'abstinence des toxicomanes et des alcoolo-dépendants sont vraiment différents lorsqu'on tient compte des critères sociodémographiques dans l'analyse statistique.

Méthode

L'étude a été effectuée rétrospectivement avec des patients d'une clinique. Dans la clinique spécialisée dans la dépendance à l'alcool, on a soumis aussi bien des alcoolo-dépendants que des toxicomanes à une thérapie comportementale, avec pour objectif une réinsertion socio-professionnelle. La durée de la thérapie en milieu hospitalier était de 4 mois pour les alcoolo-dépendants et de 6 mois pour les toxicomanes. En combinant les critères binaires sexe, âge (≤ 40 <), niveau d'éducation, situation professionnelle et personnelle, les patients toxicomanes ont été répartis en 25 = 32 groupes. Par hasard, il a été déterminé un nombre identique d'alcoolo-dépendants pour chaque groupe. Un an après la fin du traitement, les patients ont reçu un questionnaire avec des questions sur la consommation de tous types de substances psychotropes au cours de l'année. Les questionnaires de catamnèse ont été analysés de manière anonyme. Les patients qui indiquaient avoir consommé des substances psychotropes après le traitement, même si ce n'était que pendant quelques jours seulement ou même s'ils étaient à nouveau abstinents depuis plusieurs mois déjà, ont été classifiés comme ayant rechuté. La comparaison des taux de réussite s'est faite au moyen du test du Chi2 et les variations dans le BSCL au moyen du test de Wilcoxon.

Résultats

Les toxicomanes et les alcoolo-dépendants ne se distinguent pas en ce qui concerne le taux d'interruption anticipée de la thérapie. 78 % ont terminé le traitement comme prévu. À la fin de la thérapie, les deux groupes se sont sensiblement améliorés dans les échelles du BSI et leurs valeurs ne se situaient plus dans une zone cliniquement anormale. La tendance (p=.035) montre que les toxicomanes ont répondu plus rarement au questionnaire de catamnèse d'une année (36,8 % vs. 45,9 %). Si l'on considère comme ayant rechuté tous les patients n'ayant donné aucune information pendant un an après la fin de la thérapie, alors 21,1 % des toxicomanes et 27,1 % des alcoolo-dépendants avaient été continuellement abstinents pendant une année (p=.105) après la thérapie. Si l'on ne tient compte dans l'analyse que des patients dont on dispose d'une catamnèse, alors 57,1 % des toxicomanes et 59 % des alcoolo-dépendants ont été continuellement abstinents.

Conclusion

Après une thérapie comportementale en milieu hospitalier, les toxicomanes ne présentent pas un taux de réussite plus mauvais que les alcoolo-dépendants. Les taux d'abstinence plus mauvais que rapporte la littérature spécialisée sont probablement liés à des différences de critères sociodémographiques. Une combinaison des critères en 25 = 32 groupes et une répartition égale des toxicomanes et des alcoolo-dépendants sur ces 32 groupes a donné quasiment les mêmes résultats.

Les toxicomanes peuvent être traités dans une clinique avec des alcoolo-dépendants tout aussi efficacement, à la condition que la thérapie soit adaptée à chacun des deux groupes. Il reste à déterminer les critères indiquant pour quels toxicomanes un traitement dans une clinique spécialisée dans la dépendance à l'alcool est possible. Le préjugé selon lequel le traitement des toxicomanes est plus difficile est probablement la conséquence du manque de recherches sur les traitements visant à l'abstinence des toxicomanes.

Citer cet article

Vollmer, H.C. & Domma-Reichart, J. (2016). Unterschiede im Therapieerfolg zur Ein-Jahres-Katamnese zwischen stationär behandelten Drogen- und Alkoholabhängigen. Sucht Aktuell, 23 (2), 5-10

L'article en allemand



Formation

H.C. Vollmer & R. Schneider (1983). Un programm interdisciplinaire de post-formation pour la thérapie des personnes dépendantes.Drogalcool, No 2, 2-14.

Résumé

Les conditions multifactorielles d'apparition de l'alcoolisme exigent une collaboration de divers groupes professionnels dans la thérapie de cette maladie. Durant la formation de base des groupes de professionnels de l'aide aux toxicomanes (p.ex. travailleurs sociaux, médecins, psychologues), la thérapie de l'alcoolisme n'est guère prise en considération. C'est pourquoi une post-formation, orientée vers la thérapie comportementale, a été élaborée pour le traitement des toxicomanies. Jusqu'ici, 91 personnes ont pris part à cette post-formation. Les résultats de l'examen final, une enquête une année après la fin de cette formation ainsi que les expériences avec divers groupes de post-formation montrent que la participation de divers groupes professionnels à un programme de post-formation est raisonnable et entraîne une amélioration de la qualification thérapeutique des participants.

D'ici là plus de 1000 personnes ont participé à cette post-formation.

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